Taapaca dire que t'avais envie d'y aller !
Afin de rendre la lecture plus plaisante, nous vous suggèrerons dorénavant un coup de coeur musical, en accord avec la thématique. Il suffit pour cela de cliquer sur la boîte de lecture ci-dessous. Ceci est optionnel, afin de ne pas agacer les allergiques à la musique castillane. Spéciale dédicace aujourd'hui à Mr Victor Jara, artiste Chilien incontournable, exécuté dans le stade national à Santiago 4 jours après le coup d'état du général Pinochet. Son corps fut ensuite jeté sur un dépôt d'ordures. L'histoire raconte que les soldats du général lui rompirent les mains à coups de crosse en le défiant de continuer à chanter !
01 Caminando, Caminando
Vidéo envoyée par estelpra
"Caminando, caminando, voy buscando libertad, Ojala encuentre camino, para seguir caminando". Sur ces bonnes paroles, nous partons, décidés, pour trouver notre chemin. Les traces des petites laves torrentielles provoquées par la fonte des neiges nous indiquent la route: le sommet du Taapaca. L'objectif (5775 m) est noble et nous rappelle le célèbre vignoble de la région centrale du Chili. Nous sommes emballés! Nous mettons donc notre tente sur le dos et nous rapprochons du camp de base.
Nous installons un camp de rêve, protégé par les falaises, dans une petite grotte... On a le sourire, on plaisante sur la petite pate de vigogne et les poils par terre, à côté de la tente... La pate de vigogne? dans la grotte? oups, heu, tu te souviens comment les carabiniers ont appellé la bêbête des montagnes ? le pullover? le puding? le putozor?
Ah oui, le Puma, le petit chat qui peut sauter jusqu'à 4 m de hauteur? Et notre seul abris contre ce fauve dans ce territoire hostile, c'est notre pitite tente de rien du tout, dont la fermeture ne ferme même plus? glurps, restons calme, chui sûr que c'est un chien qui a mangé la ptite vigogne tu vas voir on va pas trouver de traces.. glourps... pas glop, pas glop! y'en a partout. bon, heu, elle est pitite la papate du chat, il est p'tetre gentil, t'as des croquettes? ah non, bon, ben on va se faire une sousoupe et au lit... Le soleil se couche, le vent se lève, la civilisation se fait lointaine.... très lointaine.
Ahhhhhhhhhhhhhhh... ah non désolé j'ai fait un petit cauchmard, rendors toi, y'a rien de grave... he, he? t'as entendu? quoi? ah non c'est le vent qui remue le sac dehors...
Bref, on vous épargne les détails de cette super nuit, qui fut longue, très longue, et de notre marche d'approche, à 50 cm l'un de l'autre, chacun jouant à mimer le phare de la serena pour voir si les yeux du fauve apparaissent dans la nuit. Par chance, le jour se lève enfin. Nous sommes déjà au pied du couloir. Ici commence notre ascension, avec la petite chanson en tête "caminando..." qui rythme nos pas.
5 heures plus tard, caminando, toujours caminando, nous voilà au sommet, avec une petite hypoglycémie. Il est 10 heures 15 et nous avons rendez-vous à 11 heures 1200 m plus bas. Commence alors une folle descente, corriendo, corriendo...
Nous arrivons au camp, inventons la pliage de tente express où la tente sert aussi de sac à dos, et continuons notre course jusqu'au taxi, que nous attrapons au vol, et arrivons à temps pour prendre notre bus pour Arica.
Le Taapaca fut une jolie ascension juste en face du Pomerape, du Parinacota et du Sajama dont nous garderons un excellent souvenir, malgré le petit stress de la nuit. Pour note, le Puma n'attaque pratiquement jamais l'homme. Il le craint et ne s'en prend à lui seulement s'il sent que ses petits sont en danger. D'ailleurs nous ne l'avons ni vu, ni entendu, mais bel et bien imaginé dans nos rêves, rodant autours de la tente...